AFP - 02/02/2010 à 15:15:21
Crash du Concorde: en l'absence des familles le procès s'annonce "technique"

Le procès du crash du Concorde s'est ouvert mardi après-midi au tribunal correctionnel de Pontoise pour des débats qui doivent durer quatre mois et s'annoncent "techniques" en l'absence de la grande majorité des familles des 113 victimes.

AFP/Infograhie

"L'inévitable technicité de ce procès ne doit pas lui faire perdre sa dimension humaine", a cependant rappelé la présidente du tribunal, Dominique Andréassier.

250 journalistes et techniciens, 60 témoins et une trentaine d'experts étaient présents pour ce premier jour.

Le 25 juillet 2000, un Concorde d'Air France en partance pour New York s'écrasait sur un hôtel à Gonesse moins de deux minutes après son décollage de Roissy, tuant les 109 personnes à bord, dont une majorité d'Allemands, et quatre au sol. C'était le premier crash du supersonique, après 24 années d'exploitation.

Sur le banc des prévenus figurent la compagnie américaine Continental Airlines, deux de ses employés, deux anciens responsables du programme Concorde et un ancien cadre de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), garante de la sécurité du transport aérien.

"Je suis là pour établir que Continental Airlines n'est pas responsable de l'accident", a déclaré à son arrivée l'avocat de la compagnie, Me Olivier Metzner.

"On a voulu protéger le Concorde, l'image qu'il donnait de la France", a dénoncé l'avocat, qui maintient que l'exploitation du Concorde aurait dû être arrêtée après les premiers incidents graves de pneus, survenus en 1979.

Selon l'enquête, une lamelle perdue par un DC 10 de Continental Airlines, qui avait décollé quelques minutes avant le Concorde, a déclenché l'accident.

Un pneu du supersonique aurait éclaté après avoir roulé sur cette pièce, les projections auraient crevé un réservoir, provoquant une fuite de carburant qui s'est enflammé.

Continental Airlines défend un scénario différent: le supersonique avait pris feu avant même de rouler sur cette pièce. "25 témoins l'ont dit, parmi eux des pompiers et commandants de bord. On les a écartés", a regretté Me Metzner.

"Sept ans d'instruction, c'est plus sérieux qu'une thèse qui date d'il y a 15 jours", a pour sa part affirmé Me Fernand Garnault, l'avocat d'Air France, qui est partie civile.

Parmi les prévenus, l'un des employés de Continental Airlines, John Taylor, accusé d'avoir mal fabriqué et fixé la lamelle, et son supérieur Stanley Ford, qui n'aurait pas vérifié son travail, n'avaient pas fait le déplacement.

La justice reproche aux responsables du programme Concorde à l'Aérospatiale, Henri Perrier et Jacques Herubel, et au cadre de la DGAC, Claude Frantzen, d'avoir sous-estimé les nombreux incidents ayant émaillé la carrière de l'appareil.

Les familles des passagers allemands, qui ont été indemnisées un an après la catastrophe, sont les grandes absentes du procès.

"Je suis ici pour rappeler que ce n'est pas le procès d'un avion vide", a déclaré Stéphane Gicquel, secrétaire général de la Fenvac (Fédération nationale des victimes d'accidents collectifs).

Les familles des quatre victimes au sol, et celle du commandant de bord Christian Marty se sont portées parties civiles.

"La manifestation de la vérité leur permettra de tourner la page, faire leur deuil", a souligné Me Hania Gouttière, avocate des pères de deux stagiaires polonaises tuées dans l'hôtel, venus spécialement du sud-ouest de la Pologne.

       

à la une

écofinances
la Chronique éco

sports
Un mercato bien terne
    médiathèque
  • flashs info
  • infographies
  • photos
  • vidéos
  • liveradio